Acte I
L’épouse de Sander, un riche marchand, meurt en donnant naissance à un enfant mort-né. Le jour des funérailles, Léa, la fille de Sander, âgée de neuf ans, disparaît. Sander et la nourrice la retrouvent au cimetière, où elle observe des femmes pieuses purifier le corps de sa mère avant l’inhumation. Cette scène la traumatise profondément. Sept ans plus tard, Léa a seize ans. Elle a été élevée dans l’obéissance et la discipline. Pendant la prière du soir, elle et ses amies, avec l’aide des femmes, admirent la beauté de trois sages étudiants de yeshiva arrivés en ville. L’un d’eux, Hanan, marque profondément Léa. Sander invite Hanan et ses amis à dîner. Pendant le repas, Hanan flirte secrètement avec Léa. Après le départ des invités, Léa, émue et bouleversée, confie son désir d’amour et avoue à ses amies qu’elle est amoureuse. L’une d’elles, déjà mariée de force, raconte les souffrances qu’elle endure la nuit avec son mari, un inconnu.
À la synagogue, les amis d’Hanan le supplient d’oublier Léa, car un pauvre mendiant n’a aucune chance d’épouser la fille d’un homme riche comme Sander. Mais Hanan ne peut se résoudre à renoncer à son amour. Alors que Sander s’apprête à arranger un mariage pour Léa avec un membre d’une famille fortunée, Hanan vient le trouver pour lui demander la main de sa fille. Fou de rage, Sander le roue de coups. Hanan, toujours aussi déterminé, jure de tout faire pour conquérir Léa. À son retour, Sander se vante à la synagogue des conditions de mariage qu’il a obtenues pour sa fille. Les fidèles se réjouissent avec lui.
Apprenant le mariage arrangé, Léa se rend sur la tombe de sa mère. Hanan, qui la suit, la supplie de s’enfuir avec lui, mais Léa refuse. Un mendiant aveugle, qui surprend la conversation, prédit une mort imminente. Léa se rend au mikvé avec sa fille adoptive, Frida, pour s’y immerger avant son mariage. Au même moment, Hanan descend jusqu’à la rivière gelée, dans l’espoir d’apaiser des forces occultes qui l’aideront à conquérir Léa, mais il finit par se noyer.
Acte II
Le jour du mariage de Léa arrive. Sander reçoit les notables de la région et les mendiants du village se réunissent pour un repas de charité. Le mendiant aveugle parle à Léa des « dybbouks », ces âmes errantes qui s’emparent des corps des vivants. Léa se lance dans une danse de mitsva endiablée avec les mendiants. À l’arrivée du marié, Léa semble avoir perdu la raison. Elle tient des propos incohérents et refuse de se marier. Le mendiant la déclare possédée par un dybbouk. Sander demande l’aide d’un tsaddik, un grand rabbin de la Torah. Après une longue et humiliante attente, le rabbin accepte de venir en aide à Leah et d’expulser le dybbouk du corps de cette dernière.
Lorsque les amis de Leah viennent lui rendre visite chez elle, ils sont horrifiés de la trouver enchaînée, comme si elle avait perdu la raison. Frida tente de la calmer avec une berceuse. Leah, quant à elle, chante les souffrances de son père. En préparation de la cérémonie d’expulsion, Leah est traînée jusqu’à la synagogue. Elle se met à parler avec la voix d’Hanan, qui refuse de quitter son corps et s’en prend violemment au tzaddik et à Sander. Au plus fort de la cérémonie d’exorcisme, Leah entre dans une profonde transe et voit Hanan en pensée. Il la supplie de s’enfuir à nouveau avec lui, cette fois vers un monde intérieur. Leah ne sort pas de sa transe. Elle reste en vie, un corps sans âme. Sander, désormais seul, pleure sa fille bien-aimée, perdue à jamais.