C’est une nouvelle peu connue écrite en 1937 par Stephan Zweig.
Elle occupe une place à part dans son oeuvre. Zweig, l’athée se revendiquant fortement comme tel, écrit une nouvelle où sa quête d’un monde en paix s’exprime à travers une extraordinaire épopée emplie de spiritualité d’une profondeur étonnante.
L’action commence « par une belle journée du mois de juin 45 ». Les Vandales envahissent Rome et pillent la ville. Ils emportent dans leur butin le chandelier à sept branches, la Menorah. Arrachée du Temple de Salomon par Titus lors de la conquête de la Judée. Symbole essentiel du peuple juif, cette Menorah est entourée jusqu’à aujourd’hui d’un mystère : nul ne sait où elle se trouve.
Un enfant de sept ans, Benjamin, se voit confié la mission de la suivre « afin de transmettre aux générations suivantes ce dont il aura été témoin ». À la fin du récit, Benjamin aura quatre-vingt -sept ans. Seul en scène, j’ai voulu donner toute la place au texte haletant, magnifique et bouleversant de Stephan Zweig. C’est un récit, une histoire adressée directement au public. Les différents lieux, Rome, Carthage, Byzance…existent à travers l’écriture et l’imaginaire des spectateurs.
La vingtaine de personnages prennent vie par le texte, le corps et le jeu de l’acteur. Dans la période tourmentée que nous traversons Le Chandelier Enterré résonne comme une nécessité, un souffle finalement porteur d’espoir. Une oeuvre à part, unique. Qui réclame un moment de théâtre à part, unique.